Couchsurfing

Le site Couchsurfing permet de mettre en relation des personnes qui recherchent un hébergement avec d’autres qui disposent d’une chambre d’ami, d’un futon, d’un canapé, et qui souhaitent le proposer à des voyageurs sur le simple principe de l’hospitalité. Et quel beau principe!
Mais attention! Le Couchsurfing permet certes de faire des économies, ce qui n’est jamais négligeable lorsqu’on voyage, mais ce n’est pas là le réel intérêt. L’intérêt, c’est la rencontre. Découvrir l’autre, partager du temps avec lui, découvrir sa culture, son quotidien, ses aspirations, c’est ça qui est stimulant dans le Couchsurfing! Etre sous le même toit qu’un (quasi)inconnu donne également de l’authenticité à cette nouvelle rencontre. De l’instantané.

C’est en ayant de nombreux retours positifs d’expériences Couchsurfing que j’ai osé me lancer! Après m’être inscrite (gratuitement) sur le site, j’ai pris le temps de soigneusement remplir ma fiche de présentation. C’est important que les autres sachent un peu qui on est, tout comme il est important de savoir chez qui on va. De plus, c’est rassurant et émoustillant de savoir d’emblée que l’on a des centres d’intérêts communs avec l’autre. Ca peut aussi éviter des mal aises et/ou des malentendus.

La première fois que j’ai fait du Couchsurfing, c’était au Royaume-Uni. Je suis partie seule, sur un coup de tête. J’avais juste réservé mes trois premières nuits dans une auberge de jeunesse à Londres où j’avais déjà séjourné. C’est dans le dortoir que j’ai envoyé mes demandes CS (avec une connexion internet atrocement chère!) en espérant avoir une réponse positive à Brighton. Et ce fut le cas! Mais la réponse que m’a fait cet homme était, disons, trop « engageante » pour moi… Alors j’ai quitté l’auberge de jeunesse avec mes petites affaires au matin du 4ème jour, sans trop savoir où je serai le soir même. Je me suis posée dans un café pour avoir à nouveau une connexion internet, et là, bingo! L’hôte chez qui j’avais de gros espoir m’avait répondu! Positivement! A Brighton! Et ce dès que je le voulai! PAR-FAIT!
Ce fut une super première expérience Couchsurfing. Jacob se déplace également en fauteuil roulant, donc je n’avais aucun soucis à me faire concernant l’accessibilité de son appart. Je suis donc arrivée dans une joyeuse colloc’ de mecs tous supers sympas, intéressants, drôles, et supers cuisiniers de surcroit! Oui oui, moi en Angleterre, je me régale! Excepté la fois où ils m’ont fait goûté de la Marmite… Là mon estomac a déchanté… Mais du coup le Suisse de la bande m’a préparé une super infusion citron-gimgembre. Recette de famille oblige 🙂
Je suis restée plus longtemps que prévue à Brighton (1 semaine). Je m’y sentais bien. Aussi bien dans cette ville au bord de mer que dans la colloc’. Ca peut paraitre étrange, mais faire la vaisselle là-bas me faisait plaisir. Comme un quotidien éphémère, quelque chose de faussement acquis avec eux. Et c’était chouette.

Après Brighton, je suis retournée à la capitale avec encore deux jours devant moi avant de reprendre l’Eurostar. Là c’est un jeune brésilien prof de yoga qui m’a accueilli. Très belle rencontre aussi. Une heure après être arrivée, je me suis retrouvée assise en tailleur face à lui pour un cours privé! Si ça ce n’est pas de l’instantané!

Depuis j’ai refait du Couchsurfing en France, en Bretagne. J’ai également accueilli des voyageurs chez moi. Toutes les rencontres sont différentes, et elles sont toutes enrichissantes, de quelques manières que ce soit.

Quelques conseils de base utiles à rappeler :
.Toujours faire attention à sa sécurité. Je lis systématiquement les commentaires que les voyageurs ont laissés après avoir rencontré la personne en question. C’est très révélateur.
.Vous pouvez sélectionner plusieurs critères en recherchant un hébergement : l’âge de l’hôte, si c’est un homme ou une femme, les langues qu’il parle, etc… Ca peut être plus rassurant pour une femme d’être hébergée chez une autre femme par exemple. Dans tous les cas il faut être prudent et se sentir à l’aise pour y aller. Si la proposition ne vous convient pas, suivez votre instinct et n’y allez pas. J’aurai payé 10 fois une chambre d’hôtel à Brighton plutôt que de me retrouver en tête à tête avec le premier mec qui m’avait répondu!
.Vérifiez où le logement se situe dans la ville, si le quartier est bien déservit ou non par les transports.
.Partez en laissant l’endroit dans le même état que quand vous êtes arrivés, si ce n’est mieux! Encore une fois, le Couchsurfing ce n’est pas un dortoir gratuit, mais un partage. Allez faire des courses, invitez au resto, faites un brin de ménage et/ou de vaisselle, offrez un petit souvenir de votre région (j’avais emporté avec moi quelques pains d’épices de Noël, dépaysement assuré!),… Les possibilités sont nombreuses, mais les attentions sont toujours appréciées! Il ne s’agit en aucun cas de profiter de son hôte.

Un conseil spécifique aux handi-voyageurs : faire TRES attention en ce qui concerne l’accessibilité.
L’un des critères que l’on peut sélectionner lors d’une recherche Couchsurfing est l’accessibilité en fauteuil roulant du logement. (Au passage, merci aux gens qui ont pensé à ce critère!) Par contre, une fois n’est pas coutume, il y a accessibilité et « accessibilité ». Hormis là fois où j’ai logé à Brighton chez Jacob qui se déplace en fauteuil roulant, j’ai eu des petits « couacs » à ce niveau. Jamais rien d’impossible, même si une fois j’ai franchement cru que j’allais jeter l’éponge et rejoindre le B&B du coin. En effet, il y avait un ascenseur pour accéder à l’appart de mes hôtes à Lorient. Un ascenseur de poche. Mon fauteuil roulant est électrique. Il prend certes un peu de place, mais un fauteuil manuel ne serait pas rentré non plus. C’était un vieil ascenseur, de la même taille que les vieux ascenseurs parisiens pour vous donner une idée. Pour moi il était hors de question de laisser mon engin dans le hall de l’immeuble. Et de toutes façons j’avais besoin de recharger ses batteries. Alors après moultes discussions et tentatives avec mes hôtes, qui étaient bien embarrassés je dois dire, le fauteuil a pu être calé à l’intérieur, de biais, en le démontant en partie, en faisant plusieurs aller-retour. Bref, c’était un peu sport. Tout comme à Londres chez le brésilien. Cette fois-ci l’ascenseur était bien, mais c’est l’appart qui était un mouchoir de poche. J’ai du faire une drôle de tête quand Raphael m’a ouvert sa porte : elle ne s’ouvrait pas en entier. L’entrée donnait directement sur un couloir étroit, ce qui fait que la porte tapée contre le mur du fond. Là aussi j’ai bien cru que j’allais rester sur le palier! Mais en manoeuvrant et re-manoeuvrant j’ai réussi à rentrer! Par contre une fois à l’intérieur j’ai du laissé le fauteuil dans le couloir. Et pour passer entre mon fauteuil et le mur, il fallait rentrer le ventre!
Tout ça pour dire qu’il faut vraiment se renseigner sur l’accessibilité du lieu, savoir ce qu’il en est vraiment. Et ne pas hésiter à communiquer vos réels besoins. De tous les apparts dans lesquels j’ai pu séjourner, seul celui de Jacob (Brighton) était réellement accessible : de plein pied, circulation possible à l’intérieur, portes larges, grande salle de bain avec wc rehaussé,… Les autres étaient tous (plus ou moins facilement) accessibles mais uniquement en ce qui concerne l’entrée, les ascenseurs, et non pour ce qui est de l’intérieur de l’appart.
N’hésitez pas également à vous renseigner sur le type de couchage. Un futon posé au sol ne conviendra pas à tout le monde.

Le Couchsurfing est l’une des manières de voyager que je préfère, et que je recommande vivement!

Couchsurfing permet aussi de rencontrer d’autres voyageurs! A découvrir ici!