Le Chemin des Vignobles est une bulle, une parenthèse où l’on perd toute notion du temps. Le décor chaleureux et les attentions du maitre des lieux n’y sont sans doute pas pour rien. Nicolas Stromboni nous accueille comme à la maison, et on s’y sent bien. Et que deviendraient les cuisines sans le délicieux chef Jean-Jacques Vandaël ?! Nous avons ici affaire à deux amoureux de la Corse. L’un est natif de l’île, l’autre est tombé sous son charme (et je le comprends). Ce duo a réussi son pari : celui de transmettre et de partager la richesse du patrimoine viticole et gastronomique corse.
Le Chemin des Vignobles
C’est dans une ancienne coopérative à vin des années 30 que le Chemin des Vignobles a élu domicile. L’agencement des pièces a été pensé en cohésion avec l’histoire du lieu. On distingue ainsi où se trouvaient les anciennes cuves. L’imprégnation est totale.
Aujourd’hui, le Chemin des Vignobles a quatre facettes. C’est une cave, une épicerie fine, un bar à vin et un lieu d’apprentissage avec des cours d’œnologie. Comme le dit si bien leur slogan c’est « …un raccourci vers le plaisir« .
Cours d’œnologie avec un pro
Nicolas Stromboni, élu meilleur caviste de France en 2011, a toujours plein d’idées pour mettre en valeur la Corse et ses produits. Quoi de mieux qu’un cours d’œnologie pour éduquer les palais et faire apprécier les vins corses ? C’est ce que j’ai pu tester avec d’autres blogueurs grâce au Salon des blogueurs voyage qui s’est tenu en mai à Ajaccio.
Honte à moi. La Bourguignonne que je suis n’y connais pas grand chose en vin (chuuut, faut pas le dire !) Heureusement, Nicolas est un super pédagogue et j’ai l’impression que mes aptitudes viticoles ont fait un bond énorme ! Et ça, c’est aussi grâce à la diversité des vins corses.
La Corse et le vin, c’est une histoire qui dure. Tout a commencé avec les Phocéens, il y a 2 600 ans. Aujourd’hui, on compte près de 7 000 hectares de vignoble sur l’île, tous plantés à équidistance entre mer et montagnes, à l’exception du clos Venturi. Ici la production se divise en 55% de rosé, 30% de rouge, 14% de blanc, et 1% de muscat, répertoriée en 7 appellations. Bon, moi qui pensais qu’il n’y avait pas de vin blanc en Corse, c’est loupé.
♥ Mon chouchou : le clos Nicrosi.
Il y a deux choses que j’ai particulièrement aimées dans ce cours d’œnologie.
.Déjà, et ça peut paraitre un peu bête, mais j’ai senti une réelle évolution dans ma perception des vins. Deviner les yeux fermés sur quel type de terrain a poussé la vigne (argile, schiste, granit, calcaire) et réussir à viser juste, ça fait plaisir ! Le cours a porté ses fruits !
.L’autre aspect du cours que j’ai apprécié, c’est que Nicolas associe le vin et la gastronomie. C’est un tout. C’est vrai que je ne m’étais jamais posé la question (re-honte à moi) : quel vin va avec quel plat ? Maintenant, j’essaierai j’y penserai ! Un vin doux pour les carpaccio, un vin au tanin fort pour les plats en sauce. Compris ?!
Cours de cuisine made in Corse
Ah, Jean-Jacques ! Un personnage coloré et passionnant comme j’aimerais en croiser plus souvent. Il est à la fois direct et poète, et droit dans ses baskets ! Car en cuisine aussi, c’est le produit qui compte avant tout. La carte change toutes les semaines et suit les saisons. Vous vous en serez douté, ici, on utilise des produits corses. Et pour cause : la Corse a le patrimoine gastronomique le plus riche de France ! Qui l’eût cru ?! Sur l’île de(s) beauté(s), on peut tout produire, comparé au reste de la France, à l’exception des coquilles Saint-Jacques. C’est peu dire de la richesse de ce terroir.
Menu du jour : Tartare de veau corse, veau corse grillé et ses petits légumes, et fiadone.
¤ On commence par la fin, avec le fiadone. Ce cheesecake corse réalisé avec du bruccio (fromage à base de petit lait de brebis) est un régal ! C’est doux, léger, et avec les zestes de citron et l’eau de vie de cédrat, tout s’équilibre à merveille.
¤ Ensuite, on attaque le tartare. Veau + huile d’olive + sel + poivre + menthe + fromage de Sartène (+ encore de l’huile d’olive car le fromage en absorbe) + zeste de cédrat. Je l’ai refait à la maison, sans zeste de cédrat, et avec un autre fromage (faut s’adapter hein), et ça a beaucoup plus aux copains ! À refaire !
¤ Et pour finir, nous avons préparé le veau grillé. J’ai rarement vu une pièce de viande aussi belle que celle que Jean-Jacques a sortie du frigo ! D’ailleurs, pour la petite histoire, les veaux arrivent entiers en cuisine. Le chef découpe tout lui-même, et aucun morceau n’est mis à la poubelle : « les déchets » et les os sont ensuite utilisés pour faire des fonds de veau (vendus à l’épicerie). Mais revenons-en à notre tendre veau grillé, l’une des spécialités de la maison. Avant d’être snacké à la poêle puis cuit au four, il est mariné dans de l’huile d’olive avec entre autres de l’Arba Barona, le thym corse. Ça se mange sans faim.
Handi infos
C’est le seul inconvénient. Il n’y a pas d’accès en fauteuil roulant dans ce vieux bâtiment. Quelques marches permettent d’accéder à la cave et à l’épicerie. Le bar à vin lui se trouve au premier étage. Malgré tout, tout s’est bien passé pour moi. Nicolas n’a pas hésité une seconde à me porter dans les escaliers. C’est ça l’accueil corse.
Parmi ma dream team d’équipiers de cuisine, il y avait Méryl de Wonderluhsters, Julie de Scandinavia Dreaming, Seb de Voyageurs Sans Frontières et Céline de Je papote.
Remerciements au Chemin des Vignobles, à l’Office de tourisme d’Ajaccio et à #WeAreTravel15.
Les opinions et choix éditoriaux de cet article me sont propres.
Audrey, c'est de plus en plus dur de te lire... je sens que je vais devoir bien bichonner le bateau pour faire une nouvelle virée en Corse. J'ai faim !!! Merci pour tout. Un marin de l'Atlantique égaré en Méditerranée.
:D ravie que mes écrits t'inspirent à ce point ! Bonne préparation de ton bateau alors ;)