La première fois que j’ai voulu écrire sur ma manière de voyager, à savoir, seule et en fauteuil roulant, remonte à un petit moment déjà. En fait, j’ai souhaité en parler dès le lancement du blog, en novembre 2013.
Pourquoi ne pas avoir publié sur ce sujet plus tôt ? Je crois que je ne me sentais pas assez légitime, pas assez mature. Cependant, depuis les débuts de Roulettes & sac à dos, j’ai grandi. Mes expériences de voyage se sont étoffées. J’ai gagné (un peu) en assurance. Le blog a pris de l’ampleur, grâce à vous. Certains d’entre vous m’ont écrit pour savoir comment je voyageais. D’autres blogueurs se sont également interrogés, de même que certains médias. J’ai été ravie de répondre à vos questions ainsi qu’aux leurs.
Bref, il est maintenant temps pour moi d’écrire sur le voyage en solo, au féminin, et en fauteuil roulant !
Voyager seule, pourquoi ?
Je pense qu’il y a autant de réponses que d’individus. La première fois que j’ai voyagé seule, c’était parce que j’avais besoin d’air dans une relation amoureuse compliquée. Alors j’ai pris ma valise et je suis partie une douzaine de jours au Royaume-Uni. J’ai pu retrouver un équilibre qui me manquait. J’ai également découvert les joies procurées par le voyage en solo : apprendre à s’écouter, à se faire confiance, faire face à l’imprévu et oser aller vers les autres…
Pourquoi être repartie seule et avoir fait mien ce mode de voyage ? Par curiosité, par soif de liberté, sûrement aussi par défi, et puis j’y avais pris goût. Voyager, et voyager seule m’épanouit. Je ne vois pas pourquoi je m’en priverais. Je ne veux pas remettre la responsabilité de mon bonheur entre les mains de quelqu’un d’autre que les miennes. Partager ce bonheur, que ce soit avec des amis, comme avec Corinne en Corse, ou bien en couple, je n’ai rien contre. Bien au contraire. Mais de toute façon, il faut bien comprendre que voyager seul n’est pas synonyme de solitude pour autant. Les rencontres font le voyage, que ce soit avec des locaux ou d’autres voyageurs. Mais voyager seul, s’accorder ce temps pour soi, ça a quelque chose de… jouissif.
Oui mais quand même, tu es une fille…
Merci de l’avoir remarqué. Oui, je suis une fille. Ça pose problème à quelqu’un ? « Le monde est dangereux et il y a des fous partout ! » C’est un peu exagéré, vous ne trouvez pas ? Et puis, si les fous sont « partout », ça signifie également qu’on peut en croiser au coin de la rue, non ?
J’ai lu beaucoup de témoignages de voyageuses, et j’ai échangé sur ce sujet avec certaines d’entres elles. Je pense que la majorité s’accorde à dire qu’en voyage, on développe un genre de 6ème sens. On fait attention, on observe, on demande conseils aux locaux… Mais les garçons font la même chose il me semble. Prudence rimerait donc avec bon sens ?
Et le handicap dans tout ça ?
Mon handicap, il est là depuis toujours. Il fait partie de moi. Alors forcément, je l’emmène avec moi en voyage. Après tout, lui aussi il a le droit de voir du pays ! Habiter en France lorsqu’on utilise un fauteuil roulant est une chance : on est déjà habitué à s’adapter à cause du manque d’infrastructure ! C’est un avantage non négligeable en voyage ! Il faut voir le bon côté des choses ! Oui, mon fauteuil roulant pose parfois (souvent) problème. Oui, j’ai besoin d’aide pour des petites choses comme ouvrir une bouteille d’eau. Que ce soit au quotidien ou en voyage, je m’adapte, je change mes plans, je demande de l’aide si besoin. Pour éviter des galères à l’autre bout du monde, je m’organise. Je cherche des informations sur l’accessibilité des transports et des hébergements, par exemple. Ça me permet de partir l’esprit tranquille.
Voyager seul et avec un handicap (en bonus) : LE mode de voyage ultime ?
Certaines personnes fantasment sur le voyage en solo. Cette façon de voyager se rapproche parfois du mythe, une sorte de graal à atteindre. Comme si prendre un avion seul transformait le voyageur en « grand » voyageur, et qu’à l’arrivée lui serait greffé sur le crâne un chapeau à l’Indiana Jones. Mais il n’en est rien. Voyager seul est une possibilité, mais elle ne correspond pas à tout le monde. C’est avant tout une histoire d’envie, probablement de caractère aussi.
Quand un handicap rentre en plus en compte, partir au bout du monde en solo peut s’avérer compliqué. Là encore ça dépend des personnes, du type de handicap, des besoins de chacun, de la destination que l’on souhaite découvrir… Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas une manière de voyager meilleure qu’une autre. Peu importe que l’on parte en famille, avec un auxiliaire de vie, en groupe organisé, ou en solo. Il faut juste trouver quel type de voyage nous correspond. L’essentiel en voyage, et dans la vie de manière générale, c’est bien d’être heureux, non ?
Belle article et beau parcours ! je t'admire ! continue à me faire rêver ! bisous
Merci beaucoup Marie-Hélène, c'est adorable ! :) Pleins de bisous
Très beau témoignage que tu livres ici chère Audrey... Félicitations et surtout : plein de beaux voyages à toi :)
Merci pour tes mots Aurélie... :) et bon voyage à toi aussi !
Un très beau témoignage. T montre par A+B que le bonheur est possible quelque soit sa situation. Tu composes avec ton handicap, et comme tu le dis, il a toujours été là, mais il ne sera certainement pas une barrière à l'accomplissement de tes rêves, malgré les difficultés qu'il peut susciter. Continue, tu es une source d'inspiration pour beaucoup j'en suis sûr !
Merci Tugdual pour ton touchant message... :) Fais-moi signe si tu repasses en Bretagne, et sinon, bonne route à toi !
Bonjour Audrey Bravo pour ton blog, et ta détermination, je te souhaite encore beaucoup de voyages et à le plaisir de te suivre à distance Jp
Merci Jean Pierre :) Au plaisir de t'emmener un peu en voyage avec moi !
Bonjour Audrey, Il y a quelques jours seulement que j'ai découvert ton magnifique blog, que je parcoure en long en large et en travers. Et je dois te remercier. Te remercier de me redonner foi en l'avenir et en ma passion. Moi aussi je suis en fauteuil - manuel - mais seulement depuis quelques mois après un accident cet été. Une chute qui m'a coûté une vertèbre et qui a donc entraîné une paraplégie irréversible. J'ai passé 31 ans de ma vie debout, et du jour au lendemain je me retrouve à mobilité réduite avec tout ce que ça implique, et je réapprends à vivre de la façon la plus "normale" possible. Mais avant d'être cette personne dans ce fauteuil, j'étais et je reste avant tout une amoureuse de voyages, une passionnée de découvertes. Ton histoire me prouve et me conforte dans mon idée que voyage et handicap sont loin d'être incompatibles, et ça c'est une bouffée d'oxygène pour mon avenir. Je suis admirative de ta détermination, de ta force de caractère et de ta capacité à faire de tes rêves et de tes envies une réalité, tout simplement. Merci 1000 fois Audrey d'avoir contribué grandement à me remonter le moral, tu as gagné une fidèle lectrice pour les années à venir ! On ne se connaît pas, mais je t'embrasse affectueusement Juliette
Bonjour Juliette, Je m'excuse de ne pas t'avoir répondue plus tôt. Ton message m'a tellement touché que j'ai eu du mal à trouver les mots. Et c'est toujours un peu le cas je dois dire... Je tiens à te remercier d'avoir partagé ton histoire avec moi. Ton message m'émeut et me bouleverse. J'y sens un cri plein de vie. Tu dois peut-être trouver ça idiot... Ayant grandi avec mon handicap, je ne peux que imaginer les moments par lesquels tu es passée. Par contre, je comprends ta soif de découvertes, de voyages et d'aventures. Tu voyageras à nouveau. J'en suis certaine. Je ne sais pas quand ni comment, mais tu as l'air déterminée et passionnée. Si j'ai pu ne serait ce qu'un peu t'aider à (r)entrouvrir cette possibilité de voyager, alors j'en suis heureuse. Le temps et l'implication que je mets dans ce blog sont récompensés. Je t'embrasse fort. N'hésites pas à m'écrire.
Bonsoir je m'appelle Caroline, j'ai un fauteuil manuel. J'adore les voyages et j'ai le projet d'aller sur New York ou LA.. fin Août pour l'hébergement je pense à air bnb. Aurais tu des conseils ou des bons plans niveau accessibilité, ou autres?? Si oui je suis preneuse. J'ai longtemps cru que les voyages seraient trop compliqués pour moi donc je suis contente qu'on m'ait parlé de ton blog. J'ai pleins d'envies de voyages le Canada, Londres, l'Irlande, le Mexique la Norvège alors il n'y a plus qu'a ! Un jour j'espère !! Bravo à toi c'est génial!!!
Bonjour Caroline, Que ce soit LA ou NY, prépares toi à parcourir de longues distances ! Donc choisis tes hébergements en fonctions d'où tu veux aller (ex : Long Beach ou Venice Beach depuis le coeur de LA, ça fait une petite trotte en bus) A NY, j'avais loué une chambre airbnb avec une amie. Je rentrais le fauteuil dans l'appart, mais honnetement c'était pas accessibles, pas moyen de circuler dedans. A LA, j'avais booké des chambres d'hotel aux derniers moments, notamment au Motel 6 près d'Holywood bd, et sur le Queen Mary (article sur le blog). Bon voyage en tout cas !
Bonjour Audrey Je viens de mettre en lien ton blog dans une brève que je viens de déposer sur un média libre sur lequel je m'exprime en tant que militant et parfois en tant que personne handi (je marche avec des appareils et parfois des cannes,suis handi depuis 59 ans et j'en ai 61 ... ) Force et courage à toi @ndré https://nantes.indymedia.org/articles/42370
Bonjour André, merci pour ton message et ton article coup de gueule !
Bravo audrey ; je t admire .........j ai envie de tenter l aventure a cuba ; partir seul ; je suis paraplégique et débrouillard mais la seule question que je me pose c est comment tu fais pour ta valise ? tu la met ou ?...........merci
Bonjour :) et désolée de répondre si tard ! J'accroche ma valise au dos du fauteuil. Comme mon fauteuil électrique est lourd et stable, le poids de la valise ne le fait pas basculer, ce qui est sans doute différent pour un fauteuil manuel. Je sais qu'il existe un modèle de valise spécialement adapté aux personnes en fauteuil, avec des roulettes et la possibilité de clipser la valise au dos du fauteuil mais jamais testé... Bon voyage à Cuba !